Hermann & Yves H. -
En parfaite symbiose...
Posté par Frédéric Bosser le 15 octobre 2013 dans le BlogC’est assurément l’album le plus abouti du duo composé par Hermann et son fils Yves H., et c’est avec un immense plaisir que nous vous le présentons en avant-première. Suspense, étranges ambiances, complots politiques, essais nucléaires… voilà les ingrédients de Station 16, un album à paraître aux éditions du Lombard en janvier.
Quel est le cérémonial entre vous et votre père avant de commencer une nouvelle collaboration ?
Je lui parle de choses que j’ai envie de faire et il valide ou pas. Sinon, il me donne ses envies d’univers du moment et je me mets au travail. C’est ce qui est arrivé sur Station 16 après qu’au détour d’une discussion, il m’a dit vouloir de dessiner le Grand Nord.
Restait à trouver l’idée ?
Elle m’est venue à la découverte de vieux documents relatant les premiers essais nucléaires soviétiques en Nouvelle-Zemble. Comme c’est un sujet finalement peu traité en bande dessinée, j’ai accentué mes recherches. C’est alors que j’ai imaginé une histoire se passant dans une base située dans le Grand Nord.
Ce sont des faits réels ?
Pas cette histoire ! Il y a bien eu des bases installées dans ces régions. Elles servaient à l’origine à effectuer des relevés météorologiques. Puis Staline a décidé dans les années 50 d’y installer l’un des deux principaux polygones d’essais nucléaires soviétiques. C’est un socle formidable pour un scénariste, car là se mêlent tous les fantasmes liés au nucléaire, à la grande époque soviétique, à la guerre froide, etc.
De là, vous soumettez le projet à votre père ?
Qui va le dessiner de la première à la dernière page. Il part en aveugle et « tombe » les planches sans poser de question sinon l’une ou l’autre relative à la planche qu’il dessine ! Je vous rassure, ce n’est pas la même chose avec les autres dessinateurs avec lesquels j’ai travaillé. Dany comme Séra veulent toujours savoir vers où ils vont.
Vous amenez très bien le suspense en faisant notamment se chevaucher les époques…
C’est le défi que je me suis lancé sur cet album. Je l’avais déjà fait sur Liens de sang, de manière un peu plus maladroite, peut-être. J’aime bien ce principe. Je trouvais amusant de m’essayer de nouveau à cette notion de collision temporelle. J’espère juste que mon récit est fluide et que personne ne s’y perdra.
Rassurez-vous, pour l’avoir lu en entier, nous avons tout compris ! (Rires.) Cet album nous a principalement plu car nous avons trouvé que votre duo était en parfaite symbiose…
Ce fut le cas ! C’est sûrement ce qui m’a permis de lui « imposer » des doubles pages. Il m’a dit qu’on n’aurait pas l’occasion une seconde fois.
S’il a râlé, c’est que tout va bien !
(Rires.)
Photo © 2002 / Le Lombard